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Paris compte ses Titis

Paris compte ses Titis

Kimpembe est le seul joueur formé au PSG régulièrement aligné dans le 11. Une tendance à la baisse ou un symbole ?

Le 6 février dernier, lors de la nette victoire du PSG à Lille (1-5), le stade Pierre-Mauroy a assisté à un événement pas si anecdotique que ça : le premier but en Ligue 1 de Presnel Kimpembe, plus de sept ans après ses débuts en 2014, pour son 150e match de championnat. Il s'agissait par ailleurs de son troisième but en 207 rencontres, toutes compétitions confondues, disputées avec son club formateur. Kimpembe qui, en plus de son statut d'international français (25 sélections, champion du monde 2018), doit porter un lourd fardeau cette saison, celui d'unique joueur titulaire formé au centre de formation parisien, un des plus prolifiques de France. Une lame à double tranchant : ça lui offre une popularité supplémentaire auprès des supporters parisiens, tout en ajoutant une loupe sur ses performances, ce qui le fragilise au moment où il faudrait, par exemple, faire de la place à la super star Sergio Ramos au sein de la charnière du vice-champion de France.

Des jeunes parmi les stars


Ce ne serait pas le premier Titi parisien à sauter au profit d'un nom, d'une star, vieillissante ou non, et probablement pas le dernier. Dans un club comme le PSG, au chéquier magique et aux fonds quasi-illimités, comment les jeunes du centre de formation parisien pourraient ne serait-ce qu'espérer faire un trou en prenant la place d'une méga star internationale au salaire inattaquable ? Et pourtant, paradoxalement, c'est peut-être depuis que le Qatar a débarqué à Paris, en 2011, que le plus de jeunes ont eu leur chance, s'y imposant même parfois, au moins pour un temps, et connaissant tous, par la même occasion, des sélections en équipe de France. En plus de Kimpembe, on notera les passages en Bleu plus ou moins marquants d'Alphonse Areola (3 en 2018-2019), et d'Adrien Rabiot (6 entre 2016 et 2018, 24 au total), pour ceux qui portaient encore le maillot parisien lors de leurs sélections. On peut aussi évoquer la seule et unique sélection de Clément Chantôme en octobre 2012 contre le Japon (0-1), mais surtout les destins internationaux de Kingsley Coman (36 sélections, 5 buts), qui flambe avec le Bayern mais qui n'avait joué que 3 matchs sous le maillot parisien avant de partir à la Juventus, ou de Jonathan Ikoné (4 sélections), ancien Lillois désormais à la Fiorentina, présent lors de 7 matchs avec le PSG avant son départ dans le Nord qui lui permettra de devenir champion la saison passée. Que dire enfin de Moussa Diaby, qui casse tout avec Leverkusen depuis bientôt trois ans, désormais présent dans le groupe de Didier Deschamps (4 sélections, 1 but), et qui avait tout de même joué 34 matches lors de la saison 2018-19 avec le club parisien, marquant 4 fois et offrant 7 passes décisives avant de partir en Allemagne. Ce départ avait causé des regrets pour beaucoup de supporters du club. Avant le tour prochain de Christopher Nkunku, étincelant avec le RB Leipzig ?

C'est bien plus, en tous cas, que sous la période Canal + (1991-2008), pourtant brillante sur le plan des résultats, notamment européens, et également riche en stars, mais qui aurait dû offrir plus de places à des jeunes. Un seul de ses Titis est devenu international en 17 saisons, Nicolas Anelka, qui avait lui aussi dû partir à Arsenal pour pouvoir montrer ses qualités, avant de revenir à Paris avec le statut de star. Entre ces deux grosses périodes (2008-2011), on ne peut que noter les quatre premières sélections de Mamadou Sakho (29 au final). Et avant ? Merci à Luis Fernandez, un des plus grands joueurs de l'Histoire des Bleus et du club, et qui aide à remplir à lui seul une feuille quasi vierge. Un bilan bien maigre pour un centre de formation pourtant prolifique.

La théorie du ruissellement


Car depuis que le PSG a atteint l'élite, en 1974, ne la quittant plus depuis, il a offert au football français plusieurs très bons joueurs du championnat, en plus de ceux cités plus haut, ruisselant ainsi largement sur ses collègues de Ligue 1 : Jean-Claude Lemoult, Edouard Cissé, Jérôme Leroy, Pierre Ducrocq, Pascal Nouma, François Brisson (2 sélections), Lorik Cana, Younousse Sankharé, Patrick Mboma, Fabrice Abriel... encore aujourd'hui, plusieurs clubs de Ligue 1 peuvent compter sur d'anciens pensionnaires du centre de formation parisien pour briller : Timothy Weah à Lille, Yacine Adli à Bordeaux, Adil Aouchiche à Saint-Etienne, Moussa Dembelé à Lyon, Randal Kolo Muani à Nantes, Arnaud Kalimuendo, prêté à Lens depuis deux saisons... et même Mattéo Guendouzi chez l'ennemi marseillais. D'ailleurs, au classement des buteurs cette saison, le centre de formation parisien est le troisième club le mieux représenté avec 20 buts, derrière ceux de Monaco (28) et Lyon (22), et à égalité avec celui de Nantes, devant Rennes (19). Pourtant, en plus d'être le premier but de Presnel Kimpembe en Ligue 1 avec le PSG, cette réalisation est également la seule d'un joueur formé au club cette saison, tandis que des clubs comme Montpellier (13), Reims (11) ou Clermont (10) s'appuient plus efficacement sur leurs centres de formation, bien aidés il est vrai par des effectifs peu riches en stars internationales.

Un cul de sac pour les jeunes ?


Malgré tout, le PSG pourrait faire mieux, puisque des jeunes très prometteurs comme Xavi Simons ou Edouard Michut voient souvent des joueurs comme Julian Draxler rentrer en jeu avant eux, sans raison vraiment valable. Le jeune néerlandais, chipé à la Masia en 2019 à 16 ans, est en fin de contrat dans quelques mois. Le PSG va-t-il encore se mordre les doigts après avoir encore laissé partir un de ses plus grands espoirs ? On se souvient des départs, très jeunes, de Kingsley Coman ou de Tanguy Kouassi au Bayern. Et il n'est pas interdit de penser qu'Arnaud Kalimuendo aurait du mal à faire pire que Mauro Icardi depuis quelques mois à la pointe de l'attaque parisienne, tout comme Odsonne Edouard, ancien très bon buteur du Celtic Glasgow, aujourd'hui en Premier League, à Crystal Palace. Et que dire de Mike Maignan, jamais aligné avec le club parisien, champion avec Lille, brillant avec le Milan AC et appelé à succéder, à terme, à l'éternel Hugo Lloris ?

Assis sur un bassin de population de dix millions d'habitants, soit plus que des pays comme la Belgique ou les Pays-Bas, le PSG pourrait presque aligner une équipe nationale née en Région Parisienne, puisque c'est le cas de Bleus comme Paul Pogba ou Ngolo Kanté, passés au travers des mailles des recruteurs parisiens. Sans parler de Kylian Mbappé, que le PSG a dû acheter 220 millions pour porter le maillot parisien, lui l'enfant de Bondy. Pourtant, il ne fait pas pire que des clubs comme Manchester City, qui ne compte que sur le seul Phil Foden comme joueur formé au club et régulièrement aligné dans le 11 type. En revanche, Chelsea peut compter sur des joueurs comme James, Chalobah, Hudson-Odoi ou Mount, le Real sur Nacho, Asensio ou Lucas Vazquez, et le Bayern sur Kimmich, Musiala et bien sûr Thomas Müller, pour ne citer qu'eux. Comme quoi, le PSG pourrait devenir le club d'une région et ne pas attendre la 23e journée de Ligue 1 pour voir un de ses joueurs formés au club marquer un but en Ligue 1.
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