Milan champion d'Italie : la fin de la traversée du désert

La fin d’un cycle

Saison 2010/2011, Milan est sacré champion d’Italie pour la 18e fois de son histoire. Les Rossoneri sont au sommet de leur art, mais vivent également la fin d’une époque, puisque l’équipe vieillit. 28,7 ans de moyenne d’âge (2e équipe la plus âgée de Serie A) et parmi les joueurs figurent enncore Nesta, Kaladze, Jankulovski, Ambrosini, Gattuso, Seedorf, Pirlo et Inzaghi, tous trentenaires et au club depuis le début de la décennie précédente.

La véritable transition pour les Milanais s’effectue à l’été 2012. Après une deuxième place en championnat, Milan décide de tourner une page de son chapitre et libère ses cadres de toujours. Thiago Silva, Zlatan Ibrahimovic et Alexandre Pato quittent le club pour de nouveaux horizons. La colonne vertébrale championne d’Italie l’année d'avant n’est plus et Massimilano Allegri doit renforcer son effectif. Entre les achats, les prêts et retours de prêts, 21 joueurs rejoignent la maison rouge et noire. Parmi eux, on retrouve Muntari, Montolivo, Zapata, Bojan ou encore Mario Balotelli, tête d’affiche du nouveau Milan.

À la fin de la saison 2012/2013, Allegri et ses hommes terminent à la 3e place de Serie A, mais la puissance collective de l’équipe n’est plus ce qu’elle était. Le grand changement de joueurs, couplé à un mélange entre quelques personnalités expérimentées et beaucoup de jeunesse (26,5 ans), plongent le club dans une spirale négative. En 2014, les Rossoneri finissent 8e du championnat, pire classement depuis 1998 (10e).

Une succession d’entraîneurs

Depuis le dernier titre en 2011, Milan a connu 10 coachs différents. Certains étaient intérimaires, d’autres avaient pour mission de relancer le club mais le résultat est le même pour tout le monde.

L’équipe n’avance plus, s’habitue même au ventre mou du championnat par période et surtout, ne parvient plus à se qualifier pour la Ligue des Champions. 6 ans sans C1 entre 2014 et 2020, une éternité pour une institution vainqueur à sept reprises de la compétition.

Silvio Berlusconi a tenté de rappeler des anciennes gloires du club à la tête de l’équipe afin de la relancer. Mauro Tassoti, Clarence Seedorf, Pipo Inzaghi, Cristian Brocchi et Gennaro Gattuso se sont succédés avec plus ou moins de réussite. Si l’on fait une moyenne de leurs passages, Milan a remporté 52,2% de ses rencontres avec une 7e place en championnat. Loin des standards des années 1990 et 2000.

À l’exception de Gattuso (80 matchs toutes compétitions confondues), aucun des entraîneurs n’est resté deux saisons depuis le départ d’Allegri. Le seul homme au-dessus de ces deux années est Stefano Pioli, symbole du renouveau.

L’ère Pioli

Arrivé en octobre 2019, Stefano Pioli est l’artisan majeur du titre milanais. Le technicien italien a su poser les bases du succès. Une sixième place pour sa première saison, vice-champion d’Italie l’année dernière et le sacre aujourd’hui.

Sous Pioli, l’équipe n’a cessé de progresser. L’exploitation des couloirs, un jeu très direct à la récupération du ballon dans le camp adverse et de la présence dans la surface, voici la recette de l’ancien florentin.

Ce qui a contribué au fonctionnement de la tactique est le retour de Zlatan Ibrahimovic. Toujours efficace malgré le poids des années, Ibrahimovic a inscrit 33 buts et délivré 11 passes décisives en 60 matchs de championnat depuis janvier 2020. Son apport sur le terrain ainsi que son expérience dans le vestiaire Rossonero 11 ans auparavant ont poussé tout l'effectif vers le haut.

La constance et l’expérience des anciens à l’instar d’Ibrahimovic et Olivier Giroud, vainqueur dans tous les clubs qu’il côtoie, l’explosion et la confirmation de certains jeunes comme Theo Hernandez, Ismaël Bennacer et Rafael Leão ont permis de repositionner Milan sur le toit de l’Italie. Depuis sa nomination au poste d’entraîneur, Stefano Pioli a dirigé 136 matchs pour 56,6% de victoire, meilleur taux depuis Carlo Ancelotti entre 2001 et 2009. Avec un effectif de jeunes joueurs (25,9 ans) qui évoluent ensemble depuis 3 saisons, Milan a certainement posé la première pierre sur le chemin du renouveau.