Le Danemark en outsider
Une nouvelle fois, l'équipe de France va retrouver au Qatar le Danemark dans une grande compétition. Une formation qui n'a peut-être jamais paru aussi forte.
L'Histoire dans la Coupe du Monde
Les Scandinaves ont une histoire très contemporaine en Coupe du Monde. En effet, il faut attendre celle de 1986, au Mexique, pour les voir enfin apparaître dans la compétition, et de belle manière : emmenés par leur buteur Preben Elkjaer Larsen et le jeune meneur de la Juventus, Michael Laudrup, les Danois tapent l'Ecosse (1-0), l'Uruguay (6-1) et la RFA, vice championne du monde et future finaliste de l'épreuve (2-0), finissent premiers de leur groupe avant d'exploser en huitièmes face à l'Espagne de Butragueno, auteur d'un quadruplé (1-5).
Il faut ensuite attendre 12 ans pour revoir les Danois, qui impressionnent à nouveau en France avant d'échouer contre le tenant du titre brésilien au terme d'un match splendide, où le même Laudrup brille encore (2-3). Ils échoueront encore en huitièmes en 2002 face à l'Angleterre (0-3), après avoir éliminé la France en poule, avant d'échouer une première fois dans son groupe en 2010 derrière les Pays-Bas et le Japon. En 2018, ils ne passent pas les huitièmes, où ils chutent aux tirs aux buts face aux Croates, futurs finalistes (1-1, 2-3). Une histoire récente donc, mais rarement anonyme.
Le joueur vedette : Christian Eriksen
La nouveauté cette année, c'est que le Danemark, après les années Laudrup, peut compter sur plusieurs individualités de valeur. Le gardien Kasper Schmeichel, Simon Kjaer, Pierre-Emile Höjbjerg... mais le joueur qui attirera sans doute le plus les regards se nomme Christian Eriksen. Rescapé d'un arrêt cardiaque survenu en plein match durant le dernier Euro, un événement qui avait marqué le monde entier, il est finalement revenu à un très bon niveau. Ne pouvant plus jouer en Italie où il défendait les couleurs de l'Inter Milan, l'intelligent meneur de jeu de 30 ans, remarquable tireur de coups de pied arrêtés, se relance à Brentford, où il brille tellement que Manchester United décide de le recruter. Attention à ce que la belle histoire du natif de Middelfart, 36 fois buteur en 117 sélections, ne se transforme pas en mauvais rêve pour les Bleus.
Les révélations possibles
On commence à le connaître, mais ce Mondial pourrait consacrer définitivement le talent et la patte gauche d'Andreas Skov Olsen. L'ailier droit du FC Bruges a déjà marqué contre la France le 25 septembre dernier (2-0), mais sa force principale se situe dans son aptitude à faire briller ses coéquipiers devant le but : Après ses 22 (!) passes décisives avec son club danois de Norsjaelland en 2017-18, à seulement 19 ans, il est repéré à Bologne, avant d'aller régaler en Belgique, où il a déjà offert 7 buts cette saison. Attention également au jeune milieu de Francfort, Jesper Lindström, qui avait brillé au Vélodrome en Ligue des Champions (1-0), et déjà auteur de 5 buts en Bundesliga cette saison, soit autant que la saison passée.
La forme actuelle de l'équipe
Si le Danemark n'a pas réussi à se qualifier pour le tour final de la Ligue des Nations, échouant à un point de la Croatie, son parcours dans une poule où il devait ferrailler avec les deux finalistes de la dernière Coupe du Monde, a été remarquable, battant deux fois le champion du monde français (2-1, 2-0). Il s'est également qualifié aisément pour le tournoi qatari, remportant tous ses matchs, sauf le dernier en Ecosse (0-2), pour du beurre. Et ce, après un Euro 2021 brillant, qui les avait vu échouer en demi-finales face à l'Angleterre (1-2 a.p.), après avoir inscrit 10 buts en 5 matches. Bref, un vrai outsider de cette Coupe du Monde.
Le chiffre clé : 6
Le Danemark et la France se sont rencontrés six fois lors de grands tournois, trois fois lors des Euros et trois en Coupe du Monde. Avec un bilan de deux succès pour trois défaites pour les Scandinaves, qui n'ont perdu que lorsque la France a remporté le tournoi, en 1984, 1998 et 2000. Deux bonnes raisons donc pour les Bleus de les vaincre au Qatar.