L'Uruguay, gloire fanée

L'histoire dans la Coupe du Monde

Une histoire riche, mais qui commence à sentir la poussière. Premier pays à détenir deux Coupes du Monde après son succès légendaire au Maracana contre le Brésil, en 1950 (2-1), après avoir remporté la toute première à domicile, vingt ans plus tôt contre son voisin argentin (4-2), la Celeste s'est de moins en moins souvent approché du dernier carré mondial. Battue en demi-finales par la Hongrie de Puskas en 1954 (2-4) puis par le Brésil de Pelé en 1970 (1-3), elle doit ensuite attendre quatre décennies pour retrouver ce niveau, et sa nouvelle défaite en demi-finale en 2010 face aux Pays-Bas de Sneijder et Robben (2-3). Entre temps, elle avait raté cinq coupes du monde (78, 82, 94, 98 et 2006), preuve que si elle a toujours su produire des joueurs d'exception (Francescoli, Suarez, Cavani...) elle doit désormais se bagarrer pour se qualifier tous les quatre ans. Malgré tout, l'Uruguay a passé les poules dix fois en 13 participations, et reste sur un quart de finale perdu contre la France en 2018 (0-2), preuve qu'elle reste compétitive à un certain niveau.

Le joueur vedette : Luis Suarez

Tout comme son compère buteur Edinson Cavani, dont la participation au Mondial est encore très incertaine, Luis Suarez a depuis quelques années déjà passé la trentaine, mais reste un buteur d'exception. Revenu cet été en Uruguay plus de 16 ans après son départ, trois et demi à l'Ajax puis à Liverpool, sept à Barcelone et deux à l'Atletico, alignant 339 buts rien qu'en championnat et 48 en Coupe d'Europe, dont 31 en C1, le meilleur buteur de l'histoire de la Celeste (35 ans, 70 buts dont 7 en Coupe du monde) continue de planter sous le maillot du Nacional Montevideo. Pour son quatrième et sans doute dernier Mondial, le meilleur ami de Messi à Barcelone voudra sans doute rendre ses lettres de noblesse à un des maillots les plus mythiques du football.

Les révélations possibles

A l'image de Darwin Nunez (23 ans) ou Federico Valverde (24), plusieurs jeunes joueurs uruguayens sont déjà bien connus mais d'autres pourraient se faire un nom au Qatar. Notamment Manuel Ugarte (21 ans), milieu axial du Sporting Portugal depuis un peu plus d'un an, pas encore titulaire en sélection mais qui pourrait vite être utile à son équipe. Giorgian De Arrascaeta, lui, n'est déjà plus un petit jeune (28) mais ses performances au Brésil, à Cruzeiro (2015-18) puis Flamengo depuis 2019, sont assez remarquables, notamment en terme de passes décisives. Il en est à 15 rien que sur l'année civile, dont 10 en championnat. Avec la qualité des attaquants qu'il devra servir, ce total pourrait bien augmenter lors de ce Mondial.

La forme actuelle de l'équipe

Troisième des éliminatoires sud-américains loin derrière le Brésil et l'Argentine, la Celeste n'a finalement devancé l'Equateur que de deux longueurs grâce aux quatre victoires consécutives qui ont conclu sa campagne, alors qu'elle n'était que septième et éliminée avant cette série. Depuis cette qualification difficile, l'Uruguay a affronté trois mondialistes, et battu en amical le Mexique (3-0) et le Canada (2-0) mais s'est entre temps inclinée en Iran (1-0). Une équipe en confiance certes, mais toujours en recherche de certitudes.

Le chiffre clé : 85,7

Hormis cette défaite en Iran, le nouveau sélectionneur de l'Uruguay, Diego Alonso, nommé en décembre dernier à la place du légendaire [joueur,51881]Oscar Tabarez/joueur], n'a connu que des victoires à la tête de la sélection : les quatre qui ont permit à son équipe de se qualifier et les deux amicaux. Soit un pourcentage pour l'instant remarquable de 85,7 % de victoires pour l'ancien buteur de l'Atletico Madrid. Dans un groupe où la Celeste va côtoyer le Corée du Sud, le Portugal et le Ghana, conserver un tel chiffre tiendrait de l'exploit.