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Nombreux sont ceux profitant de leur double-nationalité

Ces joueurs français ayant décidé de défendre les couleurs d'un autre pays

Ces joueurs français ayant décidé de défendre les couleurs d\

De Pierre-Emerick Aubameyang à Geoffrey Kondogbia ou Loïc Nego en passant par Gaël Kakuta ou Mario Lemina, tour d'horizon de ces joueurs qui ont tourné le dos à la France pour jouer avec le pays de leur origine ou d'adoption.

Certains ont fait toutes leurs classes avec les sélections de jeunes françaises. D'autres ont même connu la tunique bleue double championne du monde. Et pourtant, ils jouent ou ont joué avec une autre sélection. Ils sont une bonne cinquantaine à avoir fait ce choix. Tous les lister ici reviendrait à faire une longue liste de Prévert. Nous allons nous intéresser à quelques cas particuliers.

Les derniers départs marquants


Dernièrement, trois revirements ont particulièrement marqué les esprits. Geoffrey Kondogbia avait disputé 5 rencontres amicales avec les Bleus de Didier Deschamps entre 2013 et 2015. Il faisait partie des solutions possibles au milieu du terrain depuis un long moment et il avait même été appelé en 2016 pour les rencontres de septembre. Champion du monde des moins de 20 ans en 2013 avec Paul Pogba, il a finalement décidé en 2018 de revêtir le maillot de son pays d'origine, la République centrafricaine. De cette génération championne du monde, Mouhamadou-Naby sarr, Youssouf Sabaly ou encore Mario Lemina ont tous quitté la bannière tricolore pour leur pays d'origine. Quant au nouveau joueur de l'Atlético Madrid, il expliquait son choix en 2018 au micro de RFI : "Ce que les gens ne savent pas, c’est que j’ai toujours voulu jouer pour la République centrafricaine. Mon rêve, c’était de jouer pour la Centrafrique. Ce qui n’était pas le cas de mes proches, de mes amis et de membres de ma famille. Ils n’étaient pas d’accord. Je pense que c’était par rapport à ma carrière et à ce que l’équipe de France pouvait apporter", confiait-il. Au même moment, Paul-Georges Ntep, qui comptait 2 sélections avec les Bleus en 2015, faisait, lui, le choix de jouer pour le Cameroun.

Le scénario a été bien différent pour Loïc Nego. Vainqueur de l'Euro U-19 avec les Bleuets en 2010 aux côtés de Griezmann ou Lacazette, il n'a jamais eu sa chance ou ne serait-ce qu'un espoir de jouer avec les A. Depuis 2013 en Hongrie et aujourd'hui âgé de 29 ans, il s'est tourné assez naturellement vers son pays d'adoption, pour lequel il compte désormais 5 sélections. Il a marqué cette semaine un but décisif permettant à la Hongrie de se qualifier pour le prochain Euro... où il aura peut-être la chance d'affronter l'équipe de France. Des champions de 2010, nombreux sont ceux ayant aussi fait une croix sur les Bleus. Sur le 11 titulaire en finale, 6 ne sont plus sélectionnables en équipe de France : Loïc Nego, Gaël Kakuta, Gilles Sunu, Cédric Bakambu, Chris Mavinga et le gardien Abdoulaye Diallo.

Lui avait potentiellement un boulevard pour être le successeur d'Olivier Giroud à la pointe de l'attaque des Bleus. Sébastien Haller, le grand pivot de West Ham, a en effet les mêmes caractéristiques physiques et techniques que l'actuel avant-centre de l'équipe de France. Vainqueur du Tournoi de Toulon avec les Bleuets en 2014, il a pourtant cette année, à 26 ans, fait le choix de défendre les couleurs du pays de sa maman, la Côte d'Ivoire. C'est dans France Football que le néo-international ivoirien a expliqué son choix : "J'ai toujours eu le choix de la Côte d'Ivoire dans un coin de ma tête quand j'ai commencé le foot. Cela a toujours été d'actualité dans le sens où j'ai les deux nationalités. Pendant un bon moment, c'est vrai que la suite logique était d'aller avec la France parce que j'avais connu les catégories de jeunes et que j'avais grandi en France. Mais on mûrit, on réfléchit, beaucoup de choses se passent. Il y a aussi des contextes qui font qu'un choix peut être orienté. Aujourd'hui, si j'ai fait ce choix, c'est que j'arrive à un âge où je n'ai pas trop envie de jouer sur je ne sais quelle incertitude. J'avais envie de prendre ce qu'il y avait à prendre et de vraiment me faire plaisir", explique-t-il.

Le choix de la raison


Un choix donc plus dicté par l'opportunité que par le cœur. Comme beaucoup de joueurs avant lui, Haller a fait le choix de la sécurité, celle du présent plutôt que de l'éventuel avenir. C'est également ce qui a poussé Maxwel Cornet à opter en 2017 pour le pays de ses origines, à tout juste 20 ans. "J'avais envie de découvrir la Coupe du Monde", avait-il alors révélé. Mais la Côte d'Ivoire a manqué sa qualification pour l'épreuve reine, laissant donc Cornet loin de ses rêves, au moins jusqu'en 2022... Cette soif de compétition internationale a également animé Andy Delort. Barré par Giroud et consorts en équipe de France, le natif de Sète, dont la maman est algérienne, a poussé la sélection des Fennecs à l'appeler pour disputer la CAN 2019. C'est grâce à un coup du sort, l'exclusion d'Haris Belkebla, que le joueur de Montpellier a finalement rejoint la sélection algérienne pour remporter un premier titre international, malgré un faible temps de jeu (15 minutes).

De son côté, Ludovic Obraniak, très bon avec le LOSC au milieu des années 2000, savait qu'il ne pouvait malgré tout pas postuler en équipe de France. D'origine polonaise par son grand-père, il a fait les démarches pour obtenir la nationalité et ainsi se créer une carrière internationale. Même si ça n'a pas été simple pour lui en sélection polonaise, il a cumulé 34 capes.

Le choix du cœur

Pour Pierre-Emerick Aubameyang, la question du choix de pays ne s'est pas posée très longtemps. Appelé à 19 ans par le Gabon, alors qu'il venait de jouer pour l'équipe de France Espoirs, il a sauté sur l'occasion, pour marcher dans les pas de son père, Pierre Aubame. Lui qui avait aussi la possibilité de jouer pour l'Espagne, le pays de sa mère, a donc choisi d'honorer son père. Nul doute aujourd'hui qu'il aurait eu pleinement sa place au sein du groupe France. Nicolas Pépé aurait pu lui aussi postuler aujourd'hui. Moins en 2016 lorsqu'il choisit d'honorer la convocation du pays de ses parents, la Côte d'Ivoire. Mais pour le Gunner, c'était un choix évident, celui de "jouer pour le pays de ses parents". Même son de cloche du côté d'Amine Harit. Vainqueur de l'Euro U-19 en 2016 aux côtés de Kylian Mbappé et Marcus Thuram, le milieu de Schalke a évoqué alors un "choix murement réfléchi", mais aussi "le plus difficile depuis le début de sa carrière". Il a ainsi connu sa première sélection avec le Maroc à tout juste 20 ans. De cette génération championne d'Europe, comme Harit, Jérôme Onguéné et Jeando Fuchs ont quitté le giron français pour la sélection camerounaise.

Pour Sofiane Feghouli, qui a choisi en 2012 d'honorer sa première cape avec l'Algérie, à 22 ans, c'est même une revendication sociétale. En 2016, il appelait les autres binationaux franco-algériens à le rejoindre : "Dans cette société française, on n’est pas acceptés. Faut pas se mentir, c’est difficile pour nous, nos parents, ce sont des Algériens", affirmait-il dans une vidéo de la Gazette du Fennec. Rachid Ghezzal avait déjà emboîté le pas en 2015. Yassine Benzia, Ismaël Bennacer et Adam Ounas ont entendu l'appel et ont rejoint les Fennecs cette année-là.

Les indécis

Il y aussi ceux qui ne savent pas choisir. Ou qui finissent avec le choix par défaut. C'est le cas de Giannelli Imbula. Passé par de nombreuses sélections de jeunes françaises, il avait aussi la possibilité de jouer pour la Belgique, son pays de naissance, et la République Démocratique du Congo, le pays d'origine de ses parents. Souhaitant d'abord jouer avec les Bleus, il attend son heure, notamment grâce à ses bonnes performances à l'OM, et refuse systématiquement tous les appels du pied de la fédération de la RDC. Voyant les Bleus s'éloigner, il tente de se rapprocher de la Belgique en 2015, démarrant notamment les démarches pour obtenir la nationalité. Mais ses performances en club baissant nettement, la sélection belge s'éloigne également. En 2019, alors que sa carrière est proche du point mort, il rejoint finalement l'équipe de RDC.

Dans une moindre mesure, l'histoire de Mbaye Niang ressemble à celle d'Imbula. Courtisé par le Sénégal depuis 2011, le Rennais a toujours refusé, se gardant pour l'équipe de France. Mais en 2017, sa carrière ne décolle pas. Il finit par accepter la convocation d'Aliou Cissé pour jouer avec les Lions de la Teranga.
tagsNego, Kondogbia, Aubameyang, Feghouli, Haller

Commentaires

06/08/2022 à 22h01
par capitaine clovis
c'est plutôt ceux qui ont choisi la France qui ont profité de leur double-nationalité... Eux sont à saluer pour défendre la patrie de leurs ancêtres, et ce malgré le fait qu'ils ne gagneront jamais rien. Les autres jouent le pays qui a colonisé, juste pour gagné des trophées... Mario Lemina résume bien la situation, même son entourage étaient des traîtres, pas lui ! Quand on connaît la Centrafrique, c'est une honte de pousser son fils à jouer pour la France
Dernière modification par capitaine clovis (06/08/2022 à 22h04)
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